Le futur est-il contenu : comment l’intelligence artificielle vient challenger les stratégies digitales
« Serons-nous aidés par l’intelligence artificielle ou mis de côté, ou encore détruits par elle ? »
Stephen Hawking
En novembre dernier, l’intelligence artificielle, avec comme figure de proue ChatGPT, nous a souhaité la bienvenue dans le monde de l’IA. Entre fascination et inquiétude, cette entrée en grande pompe n’a pourtant rien de nouveau, si ce n’est qu’elle semble remettre au goût du jour l’idée et le fantasme que les machines apprennent à penser et à agir comme les humains.
L’adoption massive et rapide de ces outils a en effet de quoi donner le tournis. Comme le souligne Statista, en l’espace de seulement 5 jours ChatGPT a atteint le symbolique million d’utilisateurs, alors qu’il avait fallu un peu plus de deux mois à Instagram pour franchir ce même cap.
Cette émergence s’accompagne toutefois de nombreux questionnements et laisse entrapercevoir des mutations profondes pour l’avenir des stratégies digitales en particulier, et de la création en général. Alors, le futur est-il contenu ?
Définition
Une IA, ou intelligence artificielle, désigne des systèmes informatiques ou des programmes qui imitent certains aspects de l’intelligence humaine. Ces systèmes peuvent effectuer des tâches telles que la résolution de problèmes, l’apprentissage à partir de données, la reconnaissance vocale et visuelle, la prise de décision et bien plus encore, en utilisant des algorithmes et des modèles complexes. L’objectif de l’IA est de permettre aux machines d’exécuter des activités qui suivent normalement l’intelligence humaine.
L’intelligence artificielle, entre mythe et réalité
Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?
L’intelligence artificielle (IA) est une branche de l’informatique qui se concentre sur la création de machines intelligentes capables de simuler des processus de pensées humains. L’objectif de l’IA est de créer des machines en mesure de résoudre des problèmes complexes et de prendre des décisions en s’appuyant sur des données et des modèles statistiques plutôt que sur une programmation rigide.
Les méthodes d’IA peuvent être regroupées en deux catégories principales : l’apprentissage automatique (ou apprentissage en profondeur) et la logique symbolique. L’apprentissage automatique implique la formation de modèles à partir de données d’entrée qui sont utilisées pour prédire des résultats futurs ou pour prendre des décisions. La logique symbolique, quant à elle, se concentre sur la manipulation de symboles et de règles logiques pour représenter et résoudre des problèmes.
Pourquoi l’IA fait-elle autant couler d’encre ?
Ces derniers mois, impossible de passer à côté de l’effervescence autour de l’intelligence artificielle. Entre articles de presse, pastilles télévisées et débats animés entre technophiles et sociologues, l’IA fait grand bruit.
Et à juste titre puisque les progrès réalisés dans le domaine, notamment par OpenAI avec ChatGPT et DALL-E, présagent des changements profonds dans nos manières de naviguer sur internet, d’effectuer des recherches ou encore de consulter les informations.
Simples d’utilisation et accessibles au plus grand nombre, les modèles de langage naturel et de créations graphique ne sont plus réservés aux seuls professionnels de la tech ou du digital. Désormais, ces outils gravitent entre les mains de tout un chacun. Cette évolution tangible aura des impacts sur le référencement naturel, payant et la création de contenu au sens large.
Pour tenir la cadence et suivre organiquement ces évolutions, les professionnels du digital doivent alors réfléchir à la bonne utilisation de ces outils, sans quoi le risque de se faire dépasser par des concurrents sera bien réel.
L’IA au service de la création de contenus : génération automatique ou créativité assistée ?
Quels sont les avantages de l’IA pour la création de contenus ?
L’intelligence artificielle vient bousculer les codes, et nul besoin de le cacher, nos habitudes en termes de création de contenus.
En tant qu’assistant de langage et en tant qu’outil, implémenter l’intelligence artificielle peut présenter de nombreux avantages. En assumant les tâches redondantes ou à faible valeur ajoutée, les équipes de stratégistes de contenu peuvent concentrer leurs efforts sur des stratégies qui requièrent toute leur attention et leur expertise.
Par ailleurs, nous avons toutes et tous été au moins une fois confronté au syndrome de la page blanche, et regarder le temps s’égrener en fixant désespérément le curseur n’y change rien. Grâce à une IA générative, il est possible de passer outre et trouver les premières idées nécessaires pour se lancer dans une création cohérente, qualitative et à forte valeur ajoutée. En qualité d’outil inspirationnel, l’intelligence artificielle trouve alors naturellement sa place dans le quotidien des créatifs.
Quelles sont les limites des outils de générateurs de contenus ?
L’intelligence artificielle, de tout ce qu’elle a de fascinant n’est pourtant pas sans limites. Pratique pour créer des contenus rapidement, à moindres coûts et généralistes, il ne sera pas surprenant de la voir remplacer les contenus peu qualitatifs, achetés pour des sommes modiques auprès d’acteurs non natifs de la langue.
Néanmoins, l’IA générative de contenus textuels fonctionne sur la base d’un modèle probabilistique syntaxique. Pour l’expliquer de manière moins barbare, cela signifie que l’outil va identifier les relations entre les mots pour définir lequel apparaîtra après celui qui le précède. En somme, le sens profond va pouvoir lui échapper puisque ce système peut limiter l’originalité, la cohérence et la personnalisation du texte, de l’image ou de la vidéo. C’est alors au professionnel d’intervenir, avec son sens critique, son esprit d’analyse, son savoir-faire et sa créativité, pour approfondir et établir des liens de fond sur la forme produite par l’IA.
Bien que le résultat soit impressionnant, il est essentiel d’apprendre à guider correctement l’intelligence artificielle pour pouvoir l’exploiter de manière qualitative. Connaître ses failles pour déceler rapidement les non-sens qu’elle peut produire ou encore les faits ex nihilo qu’elle peut créer est alors primordial pour ne pas impacter l’image de marque de son entreprise et sa légitimité sur le marché.
Pour en tirer tous les bénéfices, il faut donc utiliser ces outils avec précaution, en les complétant par une évaluation humaine et une édition professionnelle afin de garantir la qualité et la pertinence du contenu produit, et ce, pour se permettre un meilleur retour sur investissement sur un contenu qui doit mener à la conversion.
L’IA et l’avenir de la création de contenu : perspectives et enjeux
Les perspectives de l’IA dans la création de contenu : vers une automatisation complète ?
L’arrivée de l’IA dans le quotidien de grand nombre de personnes a eu l’effet d’un véritable raz-de-marée. Si elle a sans aucun doute apporté des avancées significatives dans la création de contenu, l’automatisation complète de la création reste incertaine tant certains points viennent à manquer, à savoir l’annonce des sources utilisées, la nature des données ou encore le respect de la propriété intellectuelle.
Aujourd’hui, l’IA, comme ChatGPT, n’est pas dotée de créativité pour lui permettre de créer un contenu original, perspicace et créatif. Pour y parvenir, il lui faudrait une compréhension approfondie de la culture, des émotions et de la nuance humaines, des éléments qui lui manquent.
Nous lui avons d’ailleurs demandé directement son avis et sa réponse est sans appel « ces aspects sont souvent difficiles à reproduire par une machine et sont considérés comme des éléments clés pour créer un contenu qui résonne auprès du public. »
En fin de compte, il est probable que l’IA continuera d’être un outil utile pour les stratégistes de contenu, mais qu’elle sera obligatoirement complétée par l’expertise et le discernement humain pour garantir la qualité et l’authenticité du contenu produit.
Les enjeux éthiques de l’utilisation de l’IA dans la création de contenu
Dans notre monde où tout va très vite, l’utilisation de l’intelligence artificielle, sous la forme de Chat GPT, Midjourney ou encore DALL-E, soulève également des enjeux éthiques importants.
L’un des premiers d’entre eux est sans doute la production en masse de contenus, qui peuvent paraître aseptisés et reflet d’une pensée unique. Cette nuance peut conduire à l’utilisation de l’IA pour créer du contenu manipulé ou trompeur qui pourrait porter atteinte à la confiance du public dans l’information et nuire à la crédibilité des entreprises. En effet, comme elle le souligne elle-même : « l’IA peut renforcer les biais existants dans la société, en reproduisant et en amplifiant les stéréotypes, les préjugés et les discriminations dans le contenu qu’elle génère. »
Une autre question peut aussi nous venir à l’esprit : quid de la propriété intellectuelle et des droits d’auteur ?
Pour ChatGPT, les réponses qu’il génère peuvent être considérées comme des œuvres de l’esprit et donc protégées par le droit d’auteur. Cependant, la nature des contenus générés par une intelligence artificielle soulève des difficultés quant aux critères nécessaires pour être considérés comme tels.
Selon l’article L112-1 du code de la propriété intellectuelle, une œuvre de l’esprit doit être le résultat d’une création intellectuelle propre à son auteur, qui reflète sa personnalité et implique des choix créatifs. Or, les contenus générés par ChatGPT ne sont pas le fruit d’une personne physique et la démarche créative est difficilement caractérisable. De même, l’originalité du contenu est difficile à appréhender sans l’expression d’une personnalité identifiable.
Pour le moment, aucune décision n’a été prise quant à la propriété intellectuelle et à qui revient les droits d’auteur dans la génération d’un contenu par IA. Toutefois, nous pouvons noter la première décision en matière de copyright prise par les États-Unis. L’U.S. Copyright Office a statué il y a quelques semaines sur le cas de l’œuvre de Kris Kashtanova, dont les illustrations de sa BD ont été créées à l’aide de Midjourney. L’office a donc reconnu que l’autrice disposait d’un droit d’auteur sur le texte de sa BD, mais pas sur les illustrations, puisqu’elles sont l’œuvre d’une IA – même si elles ont été imaginées par l’autrice. Il est donc important d’utiliser l’intelligence artificielle avec recul et réflexion, pour ne pas voir ses contenus, ses illustrations ou ses vidéos devenir libres de droits.
Une chose est sûre, l’intelligence artificielle et les bouleversements qu’elle emporte avec elle n’ont pas fini de faire parler.
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